Blog

Kangaba

Soundiata


Institut Français d’Afrique Noire

Notes Africaines. Bulletin d’Information et de Correspondance
No. 82 — Publication trimestrielle — Avril 1959

Numéro Spécial : L’Empire du Mali


Numéro Spécial : L’Empire du Mali


Mamby Sidibé
Soundiata Keita, héros historique et légendaire,
Empereur du Manding

I. Généralités.

« L’homme prédestiné au trône du Manding », c’était le fils de Sogolon Koudouma, que les griots chantent sous le nom de Sogolon Konté, car des devins avaient déclaré au roi de Sosso, Soumangourou Kanté : « Ton vainqueur naîtra au Manding. » C’est pour cela que ce prince fit exterminer les onze frères aînés de Soundiata, chanté par les griots sous les noms de Naré Makan Konaté, Mari Diata ou Sogolon Diata

  1. Naissance et enfance de Soundiata. — Enfant né sans difformités, mais malheureusement privé, durant trois ans (les uns disent sept) de l’usage de ses jambes. Tous les enfants de son âge courent et rendent de menus services à leurs parents.
    Le fils perclus de Sogolon Konté ne pouvait que marcher à quatre pattes ou se rouler par terre pour aller voler des aliments dans les cases voisines ; quand les victimes des vols essayaient de l’arrêter, il se débattait si fort qu’elles le relâchaient en s’écriant :
    O ôni nyé soun diata iyé (« Eh bien! Celui-là est un voleur fort comme le lion! » de soun = voleur et de diata = lion en malinké), surnom qui lui est resté.
    Mari Diata ne peut être qu’une corruption de « Manding Diata » ou « le lion de Manding », à cause sans doute de la défaite de Soumangourou Kanté, jusqu’alors considéré comme invaincu et invincible.
  2. Une coépouse de Sogolon Konté lui refuse des feuilles vertes de baobab . Les griots et la légende rapportent qu’un jour Sogolon Koudouma Konté alla demander des feuilles vertes de baobab à une coépouse qui les lui refusa brutalement en ces termes :
    — Va dire à ton fils d’aller t’en cueillir.
    Pleine de rage, Sogolon Konté va s’arrêter près de son fils Soundiata, perclus, et, de dépit, elle crache sur lui en proférant ces mots :
    — Je regrette de t’avoir mis au monde!
    — Qu’y a-t-il donc, mère ?
    — Une coépouse vient de me faire un affront qui ne sera jamais vengé.
    — Lequel ?
    — Elle m’a refusé des feuilles vertes de baobab en me disant :
    « Va commander à ton fils, de même âge que le mien, d’aller t’en cueillir ». Or, toi, tu ne sais que ramper comme un serpent.
    — Console-toi, mère.
    — Je ne peux me consoler, je meurs de honte.
    — Fais-moi fabriquer un bon bâton de fer par les forgerons, pour que je m’en serve en me levant, car, pour te satisfaire, je veux me tenir debout.
  3. Légende du bâton de Soundiata. Le jeune et vigoureux forgeron Farakouroun est chargé de façonner un bâton de fer pour le fils de Sogolon Konté. Il se met au travail. On entend le ronflement de son soufflet, puis ses coups de marteau redoublés et, bientôt, il se présenteavec un bâton métallique que Soundiata brise comme un brin de paille en essayant de se lever.
    Farakouroun va forger un autre bâton vingt fois plus solide. Soundiata le casse. Enfin, il va en fabriquer un cent fois plus solide sur lequel Soundiata s’appuie pour se tenir debout ; mais le bâton se courbe en forme d’arc (ce sera, dit la légende qui rapporte tout à Soundiata, l’origine de l’arc, car le héros va y tendre une corde pour s’en servir dans les guerres).
  4. Sogolon Konté chante des morceaux épiques, satiriques et panégyriques. En voyant son fils se lever et marcher, la mère n’en peut croire ses yeux, et elle se met à chanter de nombreuses chansons, transmises de génération en génération. En voici six qui, malheureusement, perdent tout leur charme sans la musique et la langue malinké :

Première chanson : Un jour sans pareil.

Bî ô bî, bîka di lé é 3 répété plusieurs fois.
Mansa Allah mâ bînyo kondan

Traduction : Aujourd’hui, aujourd’hui, quel heureux jour!
[pour moi sous-entendu].
Dieu ne m’a jamais fait voir jour plus heureux

2e chanson : La mort est préférable au déshonneur.

Soundiata sî bori dâ, répété plusieurs fois.
Togo
Sâ ka usa malo iye
Togô bâ

Traduction :

Mon fils Soundiata a pu courir (marcher).
Quel honneur !
La mort est préférable à la perte de l’honneur.
[sous entendu]
Quel grand déshonneur!

3e chanson : La vérité ne peut se comparer au mensonge.

Tô tâ dô dji kini sanka béré do dji mâ
Béré goué lé tô sâ à ?
Tô tâ dô dji kini sanka béré do dji mâ
Béré goué lé tô sâ à ?

Traduction :

L’eau du tôtâ (trou) au fond boueux
Ne peut se comparer à l’eau claire.
(ou au fond de laquelle il y a des graviers).
Au figuré : l’enfant adultérin ne doit pas se comparer à l’enfant légitime.

4e chanson : Soundiata est le toit du Manding.

Nyaman nyaman nyaman répété deux fois.
Fin bé iyé dôn nâ
Nyaman dé kodo,
Nyaman ié dôn nâ
Moun fin dé kodô ?
Fo Allah ?
Safouné ta woulou
Woulou mî bê saloune tâ,
Wo tê bôn do kolontô ?

Traduction :

Le tas de paille, le tas de paille
Sert de refuge à tout
Et où peut-il se réfugier lui-même ?
Sous Dieu seulement !
(sous-entendu : Soundiata protégera tout le monde
Mais quel est son protecteur ?
C’est Dieu).

Ce couplet est souvent suivi de la 5e chanson : Soundiata, créateur de bonheur.

Nâ dâ dinyé di iya ?
Soundiata na da dinyé di iya ?
Nâ dâ dinyé di iya ?
Mari Diata nada dinyé di iya.

Traduction

Est venu rendre le monde heureux
[sous-entendu me rendre heureuse]
Soundiata est venu rendre le monde heureux
Mari Diata est venu rendre le monde heureux.

6e chanson : Soundiata s’est armé.

Tôn tâ Diata, répété indéfiniment.
Tôn tâ Manding

Traduction :

Prends le carquois, Diata,
Prends le carquois au Manding
[sous-entendu : pour te distinguer et sauver ton pays].

Soundiata déracine un baobab qu’il va mettre devant la case de sa mère ; tandis que la belle voix de Sogolon Konté avait attiré une troupe de femmes qui formaient un joli choeur, Soundiata, pour consoler sa mère et humilier la coépouse de celle-ci, était allé déraciner un baobab feuillu pour le jeter devant la porte de Sogolon Konté en disant :
— Mère, voici des feuilles de baobab, désormais les autres femmes du village viendront en chercher chez toi.

Pour le glorifier séance tenante, sa mère composa et chanta une foule de chansons élogieuses, satiriques ou épiques.

II. La jeunesse de Soundiata.

Soundiata est grand chasseur de gros gibier, buffles, kobas, bubales, éléphants, girafes, élans.

  1. Soundiata jalousé. De proches parents sont jaloux de lui, car dans son oeil brillent le commandement, la puissance, la force dominatrice. Toujours est-il que l’on n’aime guère l’homme prédestiné (nankana en bamana malinké).
    C’est ainsi que ses ennemis promettent un boeuf aux neuf sorcières et féticheuses éprouvées du Manding, si elles parviennent à le tuer.
    Un jour donc, Soundiata, au retour d’une chasse, voit, alignées dans une grande plaine, les neuf nyagouan moso (ou les neuf sorcières) du Manding (Manding nyagouan moso konôndô), toutes ayant pris une forme rouge, effrayante. En les voyant, son cœur bat fort dans sa poitrine ; mais il ne tarde pas à se rasséréner. Les neuf sorcières l’entourent et lui disent :
    — Tes ennemis nous ont promis un bœuf si nous te tuons. Prépare-toi donc à mourir.
    Soundiata sourit, puis il leur dit :
    — Et moi, je vous donne un éléphant. N’est-il pas plus gros qu’un boeuf ?
    — Dans ces conditions, nous te laissons en paix, répondent en choeur les neuf sorcières. Et Soundiata rentra sain et sauf chez lui.
    En le voyant, sa soeur Sogolon Kolonkan — les uns disent Méniemba Souko — lui crie :
    — Tu as eu bien peur aujourd’hui ?
    — Oui, en voyant les neuf sorcières.
    C’est que sa soeur était également sorcière, plus sorcière que lui, dit-on
  2. Soundiata s’expatrie. Craignant de tomber un jour dans les pièges de ses ennemis, Soundiata, accompagné de sa mère et de sa sœur, quitte le Manding pour aller se réfugier dans la région de Méma (cercle actuel de Ségou, subdivision de Massina).
    Il y reste un certain temps, que la tradition ne fixe pas. Soumangourou continue à terroriser le Manding et, comme personne ne peut lui tenir tête, on décide de rappeler Soundiata. Mais comment le retrouver sans le nommer 6 ? Les chercheurs emportent du grain 7, des ndiagado ou nkoio (sorte d’aubergine indigène) et du gombo, trois produits alors inconnus dans la région de Méma. Dans chaque village, ils les exposaient sur la place publique, et comme personne ne consommait ces produits, chacun se contentait de les examiner en passant.
  3. Les chercheurs de Soundiata le retrouvent. Enfin la soeur de Soundiata voit un jour sur la place publique d’un village ces trois produits bien connus au Manding. Elle les achète pour aller les montrer à sa mère et à son frère.
    Les chercheurs parviennent ainsi à les retrouver. Ils déterminent Soundiata à retourner au Manding.
  4. Soundiata en route pour son pays d’origine. Soundiata se dirige vers le Manding, où sa présence doit relever le moral de ses compatriotes. Il va protéger les cinq marabouts (Manding mori kanda lôloû) : Bérété, Touré, Sissé, Diané, Koma ou Kouma, qui prient Dieu pour sa victoire et sa renommée. En chemin, il dit :
    — Si le trône du Manding m’est destiné, que ma vieille mère Sogolon meure en route.
    Sa mère expire en effet, mais sur la terre du Faren ou roi de la région de Méma. Et nul ne peut y enterrer un cadavre sans autorisation et sans payer la valeur de la parcelle de terre réservée à la tombe.
  5. Le Faren interdit à Soundiata d’enterrer sa mère. Malgré les prières, le Faren s’oppose nettement à l’enterrement de la mère de Soundiata, qui alors lui envoie de la poudre, des balles , des plumes de pintade et de perdrix, des tessons de poterie. En recevant cet envoi, le Faren se fâche et déclare que l’étranger impudent se moque de lui. Mais ses trois conseillers, Kémoko Kôbélôn, Kémoko kôbé iè, et Kémoko kô bé iè, lui disent :
    — Tu ne dois pas mépriser ces choses. La poudre et les balles signifient qu’il te fera la guerre, si tu ne lui permets pas d’enterrer sa mère ; les morceaux de poterie, les plumes de perdrix et de pintade se voient dans les ruines ; donc, il compte détruire ta puissance et ton village, où des perdrix et des pintades viendront ensuite s’ébattre dans la poussière des décombres.
    — Renvoyez-lui toutes ces choses, répond le roi, et dites-lui d’enterrer sa mère.
  6. Soundiata peut inhumer sa mère Sogolon Konté. Il reçoit tout ce qu’il avait envoyé au roi, avec la permission d’inhumer sa mère. Il donne ensuite la poudre et les balles à un Koité (premiere caste des griots) qui lui dit :
    — Que veux-tu que je fasse de cette poudre et de ces balles ? C’est en les voyant que l’empereur de Sosso eut peur et t’autorisa à enterrer ta mère. Elles représentent donc le prix du coin de terre où celle-ci repose. Si j’utilise la valeur de ces munitions, je contracterai ainsi une dette envers les Keita.
    — C’est vrai.
    — Alors il faut que, toi et moi, nous convenions que nos descendants (Keita ou Konaté et Koité) exigent une certaine somme à la mort d’un des leurs, c’est-à-dire qu’un Koité qui assiste à l’enterrement d’un Konaté doit exiger de la famille du défunt le prix du coin de terre réservé à la tombe, et vice versa.
    — Entendu.
    Cette somme variait autrefois entre et 30 francs. Aujourd’hui [1937] elle oscille entre 25 et 75 francs
  7. Soundiata de retour au Manding. Au Mali, dès son retour, il est l’homme qui doit sauver la situation.
    Soumangourou Kanté, grand sorcier et magicien (détenteur d’un xylophone qu’il aurait enlevé à des génies et dont seul il joue en exaltant ses propres mérites), brille sur le trône de Sosso et fait trembler tous les rois voisins. Il a 69 manières de se métamorphoser pour échapper à ses ennemis. Aucune arme métallique ne peut entrer dans sa peau, rendue invulnérable par des bains et des breuvages magiques. Il ressemble en quelque sorte à une hydre à sept têtes qu’il faut abattre d’un seul coup pour pouvoir la vaincre.

III. La mission de Sogolon Kolonkan, sœur de Soundiata.

Un dicton local dit :

« Dans ta famille, ta soeur et ta mère sont ceux qui t’aiment le plus. »

Sogolon (ou Méniemba Souko) s’offre pour se rendre auprès de l’empereur de Sosso afin de lui arracher le secret de son tènè (l’arme qui seule peut le tuer). C’est une fille charmante, au regard qui envoûte. Elle se met en route avec le griot Bala Fasséké Koité, chargé de la présenter à Soumangourou.

Arrivée devant Sosso. Il est sept heures et demie. L’empereur n’est pas encore sorti de sa demeure. Il faut l’attendre. Ses courtisans sont assis sur la grande place.

Bala Fasséké Koité voit le xylophone de Soumangourou. Il va jouer de cet instrument de musique en chantant les louanges de l’empereur. Celui-ci arrive d’abord furieux, et s’écrie :
— Est-ce un génie ou un homme qui joue de mon xylopbone ?
— C’est moi, Bala Fasséké Koité
— Ah ! c’est bien. Il est bon qu’un homme entende chanter ses hauts faits par un autre. Désormais ce xylophone t’appartient.

  1. C’est pourquoi le xylophone est devenu, au Manding, l’apanage des griots.
  2. Présentation de la sœur de Soundiata à Soumangourou Kanté. Voici l’empereur assis sur son trône, qui domine la foule. Grand silence. Quelques voix murmurent :
    — Certainement notre roi va avoir une nouvelle femme.
    Enfin Bala Fasséké Koité, s’adressant à la foule, crie :
    — Hé ! je vous demande pardon. Ecoutez ! Soundiata, empereur du Mali, m’envoie donner sa soeur Sogolon à Sa Majesté Soumangourou Kanté, empereur invaincu et invincible de Sosso, pour qu’il puisse vivre tranquille sur son trône.
    Le roi sourit. Son entourage joyeux l’admire, le félicite. L’empereur est très touché de cette marque de soumission.
  3. Les noces. Il organise une fête au cours de laquelle force bœufs trouvent la mort : tam-tams, ripaille et bombance pour célébrer l’arrivée de sa 301e épouse 10
    Mais la jeune femme malinké est venue avec son projet bien arrêté : arracher à son époux temporaire le secret de son vrai tènè ou tabou, c’est-à-dire la manière de le tuer au combat. En femme qui sait caresser son mari, elle se comportera de telle sorte que sa réussite sera, complète. Elle profitera habilement de la passion de l’empereur pour obtenir satisfaction.
  4. La nuit tombe. Arrive l’heure du coucher. Sogolon est l’élue de cette nuit. Mais elle résiste à la passion de son auguste époux, qui se trouve désarmé devant cette ruse de femme. C’est bien le cas de dire que seules les femmes domptent les hommes les plus indomptables, victimes de leur amour. On connaît le cas du héros Hercule victime de la jalousie de sa femme Déjanire, celui de Samson et de Dalila, et les contes et légendes indigènes regorgent d’anecdotes sur les ruses des femmes en matière d’amour.
  5. Mais le cœur a ses raisons que la raison ne connaît pas. Pascal a et aura toujours raison. Soumangourou s’est épris de la jeune Malinké, qui va profiter de sa passion pour lui arracher le secret fatal. Plusieurs nuits se passent et il ne peut posséder sa femme, qui lui dit :
    — Si j’ai quitté mon pays pour venir partager ta royale existence, c’est pour vivre dignement auprès de toi. Je tiens à connaître ton tènè pour ne jamais le violer. Si tu satisfais mon désit, je serai ta femme.
  6. In vino veritas (la vérité est dans le vin). Empereur païen, Soumangourou boit beaucoup d’hydromel.
    Un soir, il en avait trop pris et sa passion avait atteint son paroxysme. L’amour est aveugle. Sa femme malinké, qu’il tient à posséder, lui dit en le caressant :
    — Allons donc, cher ange, toi, le maître de l’Univers, pourquoi ne veux-tu pas me dire le nom de la seule chose qui puisse te nuire ? Si tu ne m’aimes pas, veux-tu bien me laisser retoumer dans mon pays ?
    — O ma chère, je vais te satisfaire. J’ai 69 façons de me métamorphoser pour échapper à mes ennemis. Je peux devenir souche de bois, brin de paille, gravier, fourini, sauterelle, ciseau, aigui… » (messi ? il voulait dire messélou ou aiguille). Mais sa vieille mère vigilante, qui l’entend, lui crie :
    — O mon fils je suis femme, c’est vrai, mais l’homme ne doit jamais dire tous ses secrets à une femme ! Attention !
    L’empereur se tait et Sogolon, non encore satisfaite, lui dit à voix basse :
    — Sache que tout homme préfère sa femme à sa mère ; car toute femme quitte ses parents pour suivre son mari, qu’elle aime par-dessus tout. Je ne te tromperai jamais, car ta vie, c’est la mienne.
    Soumangourou continue :
    — Ni lance, ni couteau, ni balle de fusil, ni flèche, aucune arme métallique ne peut me blesser, à plus forte raison me tuer. Mais un ergot de coq blanc fixé à l’extrémité d’entre-noeud de tiékala (graminée de la zone soudanaise, employée en infusion contre la fièvre jaune et la dengue) est mon tènè. Il suffit de me le lancer. S’il m’atteint, je meurs. Es-tu maintenant satisfaite ?
    — Oui, et je suis ta femme à partir de ce moment.
    Et alors Sogolon se donna à Soumangourou.
  7. Les ruses de Sogolon. Sogolon a entassé dans sa cour, près de sa case, les os des boeufs tués à l’occasion de son mariage; et quand Soumangourou lui demande:
    — Pourquoi te donnes-tu tant de peine ?
    — C’est pour prouver aux parents qui viendront me voir que tu as très bien célébré mon mariage.
    — Tu as raison, ma chère.
    Malheureusement le chef de Sosso approuve ainsi les préparatifs faits en vue de sa propre perte.
    Bala Fasséké est toujours à Sosso. Il n’est pas facile d’entrer dans la concession royale ni d’en sortir la nuit, car les trois cases à deux portes (bolon) qui y donnent accès sont remplies de chiens veilleurs capables de mettre en pièces l’imprudent qui voudrait passer au milieu d’eux.
    Un beau cheval blanc donné à Sogolon par Soumangourou secoue sa crinière dans la case de celle-ci.
    L’empereur croit que son bonheur est à son comble et sa nouvelle épouse fait tout pour le lui prouver. Mais nos joies durent peu et nos chagrins longtemps…
  8. L’évasion de Sogolon et de Bala Fasséké Koité. Sogolon dit un jour à son griot :
    — Cette nuit, nous prendrons la fuite. Tu m’attendras près de la porte et nous irons à cheval.
    — Comment vas-tu passer au milieu de tant de chiens qui toute la nuit veillent ?
    — Tu verras. Ne manque pas d’être présent devant la porte dès que tout le monde se sera endormi.
    — Entendu.
  9. Une bonne précaution. Vers le soir, Sogolon fait absorber à son mari une grande quantité d’hydromel qu’elle a fabriqué pour lui faire plaisir. Soumangourou dort profondément.
    Voici l’empereur ronflant à poings fermés. Sogolon se lève, remplit un panier d’os et se présente devant la première case où grouillent les chiens. Elle leur verse le panier d’os et continue son chemin. Ainsi elle passe au milieu des chiens des deux dernières cases, qui, au lieu de l’arrêter, se disputent les os. Elle est sortie avec son cheval blanc et elle trouve à la porte son fidèle Bala Fasséké, qui saute sur le cheval, la met en croupe et, à l’aide d’un pagne, la lie fortement contre lui. Le beau coursier trotte vers le Manding. Au point du jour, il est très loin de Sosso ; et quand Soumangourou s’apercevra de la disparition de sa chère femme, il sera trop tard pour la rejoindre. Ainsi donc, Sogolon et Bala Fasséké, après avoir bien rempli leur mission à Sosso, rentrent triomphalement au Manding.

IV. Soundiata est instruit du secret du tènè de son adversaire Soumangourou Kanté.

  1. Sogolon apprend à son frère le secret pour tuer Soumangourou. Celui-ci, depuis la fuite de sa femme, rumine le projet de tirer une sanglante vengeance de cette trahison. Entre-temps, l’empereur de Sosso va se brouiller avec son meilleur conducteur d’hommes, Faganda ou Fakoli, ancêtre des Bla (Sisso, Doumbia, Koroma, Bagayoko, etc.).
  2. Fakoli abandonne son maître Soumangourou pour une histoire de lemme. L’empereur a 300 femmes mais il aime encore l’unique épouse de son grand serviteur Fakoli. Il viole cette femme 11. Mais Fakoli apprend cette façon d’agir de son roi. Il va trouver celui-ci et lui dit :
    — A partir d’aujourd’hui, je ne ferai plus la guerre pour toi. Pour me venger de l’affront que tu viens de me faire, je vais offrir mes services à ton adversaire Soundiata, roi du Manding.
    Et il s’en va, suivi de ses intimes et fidèles amis.
  3. Soundiata apprend pour une seconde fois le secret du tabou de Soumangourou. Après avoir entendu sa sœur, Soundiata éprouvait encore quelque doute sur la connaissance du tènè de son adversaire. Fakoli vient le trouver et lui confirme les déclarations de Sogolon et de Bala Fassèké Koité. Désormais il est sûr que l’ergot de coq blanc est le tènè mortel de Soumangourou.
  4. La rencontre de Krina (ou Kirina, aujourd’hui Kônina). Soumangourou lève une importante armée contre Soundiata, lequel se porte à sa rencontre à la tête de ses troupes.
    Les deux adversaires se rencontrent près de Krina 12 . La victoire reste à l’empereur du Manding, qui poursuit le roi de Sosso, presque abandonné par ses par-tisans, pour lui décocher de près la flèche fatale (l’ergot de coq blanc). Alors commence une course effrénée, une chevauchée endiablée à travers la brousse. Soumangourou se sent menacé. Il se serait alors métamorphosé en pierre, disent les uns, pour ne pas tomber aux mains de son ennemi ; Soundiata lui aurait décoché l’ergot de coq blanc, puis lui aurait tranché la tête, disent les autres.
    C’en est fait du royaume de Sosso, qui devient une dépendance du Manding.
  5. L’esprit adoré de l’empereur de Sosso. Soumangourou est adoré à Koulikoro sous le nom de Kouloukoro Nianan (ou Nianan de Koulikoro)’et de Koninan sida (ou baobab de Kônina) : ce baobab est invoqué par beaucoup de personnes qui se rendent à Konina pour les sacrifices expiatoires ou propitiatoires faits seulement les lundis et vendredis. La nature de ces sacrifices varie avec la promesse de ceux qui ont invoqué la puissance incarnée dans ce baobab, lequel aurait grandi entouré d’un bracelets de l’empereur de Sosso. Le coq des pagodes, par ses cris : kou kou kou kou kou, traduits par Ali bî bî bî bî bî Soumangourou re kedi (même encore aujourd’hui Soumangourou est un brave), semble être resté fidèle à la mémoire de ce prince. C’est pourquoi il est resté tabou pour les descendants de Soumangourou ou « Soumanworossi ».
  6. Le héros Fakoli. Fakoli koun bâ ni Fakoli dâ bâ ou « Fakoli à la grosse tête et Fakoli à la grande bouche » des griots.

Autre exaltation du héros et de tous ses descendants :

Bla mogolandi lé, Bla fin nandi lé. Kouroiissi bd dôn té di Fakoli ké nd mi ti di noté, nâmi to té. Dottrouki bâ ton té di Fakoli ké ndiégui tô di, no tê ndiégui tô té. Fougou bâ dôn lé di Fakoli tôn bala tigi di, noté, tôn la da bâ tigi té. Sôn ni kê diougou le di Fakoli kini bolo diangra a nouman bolo di.

Traduction

« Le Bla a de l’attachement pour les personnes et il donne à pleines mains. Comme il portait souvent un pantalon très large, on a cru que Fakoli était cagneux et voulait cacher son infirmité. Il portait toujours un grand boubou, et l’on a cru qu’il avait le dos voûté, ce qui est inexact. Il portait toujours un grand et long bonnet qui le faisait passer pour avoir un crâne difforme, ce qui est inexact. Il donnait tant et si bien que sa main droite est devenue plus longue que sa main gauche. »

Fakoli était la terreur des adversaires de Soumangourou. La légende rapporte qu’il a possédé une flèche, laquelle, décochée contre l’armée ennemie, tuait cent hommes à l’aller et cent hommes au retour pour revenir dans le carquois du héros. (Figure symbolique pour dire que Fakoli chargeait en coup de foudre l’ennemi et qu’en allant et en revenant, il faisait de très nombreuses victimes).

La renommée de ce héros était devenue très grande. Elle allait porter ombrage à l’empereur Soundiata.

On raconte qu’il pria ses griots d’attribuer la plupart de ses hauts faits à ce prince, dont il pressentait la jalousie et la colère, précaution qui d’ailleurs ne le sauva pas, car l’empereur du Manding voulut le mettre à mort. Il dut s’enfuir pour lui échapper.

V. De l’influence décisive d’un pacte ancestral.

  1. Soundiata périt victime de son orgueil. Les Massarin (Keita) et les Foula ou Peuls sont séninkoun13. Entre eux existe un dio ou pacte solennel que leurs ancêtres, avant de quitter le Ouagadou, ont signé en pressant un breuvage renfermant un peu de terre enlevée sur les tombes de leurs grands disparus respectifs et une goutte de sang prélevée sur le plus ancien de chaque clan. L’esprit de ce serment était :
    « Peuls et Massarin ne devront jamais se trahir et, dans la mesure du possible, ils se prêteront secours et assistance. La trahison entre eux constituera un forfait que saura punir l’esprit des anciens disparus des clans Peuls et Massarin. » Ce dio est donc sacré.

Village de Kangaba
Fig. 1. — Le village de Kangaba, vu du Service de l’Agriculture.
Cliché Mauny, Photothèque IFAN, C. 55-461.

  1. Mais la grandeur aveugle l’homme. Soundiata, vainqueur de Soumangourou, venait de rehausser d’une façon exceptionnelle son prestige. Il se considérait comme un demi-dieu auquel rien ne pouvait résister.
    Après chaque guerre, il confiait au chef peul de Ouassoulou des boeufs faisant partie du butin. Il était convenu que les bêtes, gardées et élevées par les soins du chef peul, reviendraient moitié à celui-ci, moitié à Soundiata.
    Mais l’empereur du Manding avait englouti dans des dépenses toute la part qui lui était revenue.

Case sacree et Mosquee de Kangaba
Fig. 2. — La case sacrée et la mosquée de Kangaba.
Cliché Mauny, Photothèque IFAN, C. 55-451

  1. La défaite et la mort de Soundiata. L’hippopotame, tènè des Wasserin originaires du Manding.
    Soundiata réclame encore des bœufs au chef peul de Ouassoulou, qui lui dit :
    — Tu n’as plus rien chez moi, car tu as pris tous les boeufs auxquels tu avais droit.
    — Non, tu me dois encore des bœufs.
    — Je ne te dois rien.
    Sur ce refus du chef peul de lui donner satisfaction, Soundiata prépare une expédition contre le Ouassoulou. On lui rappelle le pacte ancestral qui ne doit pas être violé, mais il méprise tous les bons avis. Par suite, ses guerriers le suivent malgré eux, redoutant eux aussi une punition, conséquence de la violation du dit pacte ou dio
    Avec ses troupes , il traverse le Sankarani, affluent du Niger. Les deux armées se rencontrent. Les troupes de Soundiata fléchissent, reculent. L’armée peule l’accule sur les bords du Sankarani. C’est la défaite du grand empereur, qui, dans sa fuite précipitée, pendant que ses guerriers se noient dans la rivière, ou péniblement la traversent à la nage, se jette avec sa femme préférée dans les flots, qui les engloutissent pour toujours 14. Un hippopotame ayant surgi peu après au même endroit, l’on s’écrie :
    « L’empereur, pour ne pas tomber entre les mains de ses ennemis, s’est métamorphosé en hippopotame.»
    C’est pourquoi ce mammifère aquatique est devenu le tènè ou totem des Keita et Konaté.
  2. Soundiata et l’ancêtre des griots Koité. Les griots Koité sont des Massarin 15. La légende rapporte que leur ancêtre allait se cacher dans les poils de la poitrine de Soundiata 16 au plus fort de la bataille. Mais pas un Koité ne mentionnera cette circonstance.
  3. Soundiata épris de sa femme Diouroundi. Tous les hommes, quels qu’ils soient et quelles que soient leurs qualités et leur situation, se laissent entraîner par les femmes dans certaines circonstances ; l’amour les aveugle et souvent les conduit à leur perte, habilement préparée par les femmes. Heureux les hommes qui ne deviennent pas victimes de leur amour passionnel pour celles-ci !
    Le vainqueur de Soumangourou était en expédition. On ne sait comment son épouse Diouroundi eut une dispute avec son petit frère, que la tradition nomme Manding Boukari. Ce dernier, dans un accès de colère, donna un soufflet à l’épouse de son grand frère Soundiata.
    Voici Diouroundi trépignant de fureur, se mordant les doigts et disant :
    — Oui! Tu sais que mon mari est loin d’ici ! C’est pourquoi tu me bats. Ah ! qu’il est donc pénible d’être une femme !

Kama Blo Kangaba
Fig. 3. — Le sanctuaire du Kama Blo à Kangaba, édifié par Mansa Sama,
descendant de Soundiata, où, au cours d’une cérémonie septennale,
est commémorée la fondation du Mandé et sont récitées les généalogies mythiques et historiques des Keita, descendants des souverains du Mali (PhotoG. Dieterlen).

La tradition rapporte que Soundiata, quoique bien loin de son épouse, dit à son armée :
— Rentrons, car j’entends les cris de douleur de Diouroundi.
L’empereur rebroussa chemin.

Le jour de sa rentrée dans sa capitale, à quelque distance de là, les griots qui l’accompagnaient se mirent à égrener sur leurs xylophones ces notes encore chantées de nos jours :

Diourowndi? Dion di Diouroundi gossi !
Diouroundi ? Dion di Diouroundi gossi?
Tâ bâ, dion di tâ bâ tougoun
Tâ bâ, dion di tâ bâ tougoun?
Soundiata nada dinyé di ya?
Mari Diata nada dinyé di ya?
Londan, Londan?
Sozindiata lé kè da londan di
Manding dé kônô,
Londan, Londan !
Soundiata lé kè da londan di
Manding dé konô,
Londan, Londan!
Mari Diata lé kè da londan di
Manding dé konô,
Londan, Londan !
Soundiata si bori dâ
Togô !
Sâ ka ousa malo ré
Togô bâ !
Soundiata si bori dâ
Togô !
Sâ ka ousa malo ré,
Togô ba !

Traduction :

Diouroundi ! qui a battu Diouroundi ?
Diouroundi qui t’a battue ?
Grand incendie qui en est cause ?
Grand incendie qui l’a allumé ?
Soundiata est venu rendre le monde heureux
(sous-entendu : consoler sa femme Diouroundi)
Il est venu apporter le bonheur au monde
Etranger, étranger !
Soundiata a été considéré comme étranger
Dans le Manding!
Étranger, étranger
Soundiata a été pris pour un étranger
Dans le Manding
Étranger, étranger
Mari Diata a été pris pour un étranger
Dans le Manding!
Étranger, étranger !
La race de Soundiata a pris la fuite (au combat)
Quel déshonneur !
La mort vaut mieux que la honte,
Quel grand déshonneur !

En entendant ce concert, Manding Boukari demande :
— Quel est ce tapage ?
— C’est ton grand frère qui rentre pour consoler Diouroundi.
Il disparaît aussitôt, redoublant la colère de Soundiata qui, par la suite, le fait rappeler, mais en vain. Manding Boukari aurait encore ses descendants dans la région de Kita.

Une erreur des historiens soudanais du Manding. La plupart des historiens locaux, même ceux de Kéla, qui ont l’apanage d’une sorte de Tarikh du Manding et des origines des races noires du Soudan (ou originaires de ce pays), rapportent tout 17 à l’époque où vécut Soundiata Keita (XIIIe siècle), sans doute pour perpétuer la mémoire de ce premier libérateur du Manding de la tyrannie de l’empereur de Sosso, Soumangourou Kanté.
De sorte que ce prince a deux faces : une face historique et une face légendaire, la plus belle, la plus merveilleuse pour l’esprit du Noir.
Soumangourou tué, sa capitale brûlée et son empire annexé, la grande extension territoriale du Manding, tout cela avait donné à Soundiata les vertus d’un homme supérieur, d’un surhomme appartenant autant à la légende qu’à l’histoire.

VI. Une explication de l’origine du mot Keita.

Konaté (Naré Makan Konaté), tel était le nom des Massarin de la naissance jusqu’à l’âge mûr 18

Le diamou ou nom de famille Keita (prononcé Kéta, de ké = succession et ta = prendre, en malinké) aurait été créé en faveur de Soundiata depuis le jour de la défaite de Soumangourou.
« Ké tà, lui a-t-on crié, prends la succession des empereurs du Manding ; elle te revient de droit car, fils de prince, tu as sauvé ton pays d’un asservissement qu’il n’avait jamais connu depuis que le soleil luit.»

FlG. 4. — Motifs de la case sacrée de Kangaba. Cliché Mauny, Photothèque IFAN, C. 55-453.

VII. Le Manding, cœur du Soudan. Légende du Serpent de Ouagadou.

Le Manding, disent les Mandinka ou Maninka, est le « nombril » ou même le coeur du Soudan, comme La Mecque est le cœur du monde musulman et même du monde entier, selon les sectateurs (!) de Mahomet.
N’y a-t-il pas là une énigme ?
La légende du serpent de Ouagadou, dont la tête, repoussant sept fois, fut tranchée par l’amant de la belle Sia, Ahmadou Séfédokoté (ou Ahmadou qui parle peu), et alla tomber au Bouré (d’où l’origine des gisements aurifères de ce pays), et dont la queue brisée, en se tordant, alla choir au Bambouk (origine de sables aurifères de la Falémé et de sa vallée), enveloppe certainement une énigme. Après le dessèchement de ce pays, alors très peuplé, ses habitants durent se disperser pour rechercher des régions plus favorisées. Le plus important groupe d’émigrants alla s’établir au Manding, qui renferme la région du Bouré riche en or; un autre flot migrateur alla se fixer au Bambouk, pays de l’or. La présence de ce métal précieux, découvert par des populations fuyant la famine et la soif, ne devait-elle pas créer une belle légende, dont le merveilleux cacherait la vraie signification ?

VIII. Jugement sur Soundiata.

Soundiata a été comparé à l’oseille de Guinée, dont les feuilles et les fruits entrent dans l’alimentation locale et que certains passants cueillent doucement, tandis que d’autres, mécontents 19 les coupent violemment.

Ces gestes sont chantés en ces termes:

Sila da lâ dâ,
Dô i kédi
Do i borondô

Traduction :

Sur le bord de la route
Oseille de Guinée qui passe
Les passants doucement
Ou violemment cueillent tes feuilles.

IX. Conclusion.

Voilà en résumé la grande et belle figure historique et légendaire de Soundiata Keita, qui est, aux yeux des traditions locales, non seulement le fondateur de la dynastie des Keita, mais le plus brave et le plus grand des Mansa (empereurs ou rois) du Manding.

Mamby Sidibé
Bamako, 1937.

Notes
1. Exaltation de Soundiata :
Sin ba kédi Diata Bolo ba kédi Diata nyé ba ti Diala
Diata qui brise la jambe ou le grand bras ou crève le grand œil.
2. En ce pays, les ménagères utilisent les feuilles de certaines pfantes (baobab, oseille de Guinée, etc.) dans la préparation de leurs sauces.
3. Ou encore, bî ô bî bînyokon tê (Aujourd’hui, aujourd’hui, ce jour pour moi n’a pas son pareil).
4. Ou bien hâ hala tâ ki iyala
promène-toi armé de ton arc et de ton carquois.
5. On raconte qu’elle prenait le cœur et le foie du gros gibier qu’abattait son frère dans la brousse et qu’elle les apprêtait pour les servir à celui-ci revenu de la chasse (rapidité prodigieuse attribuée à la puissance magique de Sogolon Kolonkan).
6. Car l’empereur de Sosso l’aurait fait mettre à mort s’il avait soupçonné en lui le futur chef du Manding.
7. La légende dit du maïs, alors inconnu en Afrique.
8. Les fusils étaient évidemment inconnus au Soudan. C’est une adaptation moderne de la légende.
9. Il va de soi que la situation de fortune de la famille du défunt permet d’augmenter ou de diminuer cette somme.
10. Soumangourou avait 300 ou 333 femmes, selon les traditions locales.
11. Faute que les griots chantent en ces termes : « Quand les 300 femmes de Soumangourou faisaient la cuisine, toute l’armée n’en avait j’amais assez ; mais la cuisine de la femme de Fakoli était si abondante qu’il en restait après le repas de l’armée. »
12. Entre Koulikoro et Niamina.
13. Ils peuvent s’insulter et se dire d’autres grossièretés sans suite fâcheuse (parenté à plaisanteries).
14. Après avoir dit :
« Allah ! Si tu ne m’as pas trompé, fais en sorte que je ne sois pas déshonoré par les Peuls. » Et alors toute son armée, dit-on encore, lui-même et sa femme préférée se seraient pétrifiés dans le lit du Sankarani ou au bord de cette rivière.
15. On rapporte qu’un Niassarin ne doit jamais voir ce lieu de la défaite de Soundiata ; tous les Massarin se gardent d’y aller.
16. Ce qui fait passer ce prince pour un être extraordinaire. Il y a là, sans nul doute, une exagération.
17. Comme certains événements antérieurs ou postérieurs au VIIe siècle sont rapportés au temps où vécut le prophète Mahomet.
18. On raconte qu’autrefois, seuls les vieux portaient le nom de Keita, tous les jeunes celui de Konaté. Cette distinction n’existe plus. Les femmes du clan Keita se nomment aussi Souko.
19. On ne sait pourquoi : il y a la comparaison de deux gestes symbolisant la louange et la critique, un chef quel qu’il soit étant sujet à l’approbation et à la désapprobation de ses sujets

 

 

PenseeCourtemanche

Bienvenue dans mon monde d'exploration et de découverte ! Je suis Ingrid Allain, une voyageuse passionnée avec une curiosité insatiable pour la riche tapisserie de la culture africaine. Pour moi, l'Afrique n'est pas juste une destination ; c'est une fascination de toute une vie et une source d'inspiration. Des rythmes vibrants des cercles de tambours d'Afrique de l'Ouest à la perlerie complexe des artisans Maasaï, chaque coin de ce continent détient un trésor de traditions à découvrir. À travers mes écrits, je vise à partager la beauté, la diversité et la résilience des cultures africaines avec le monde. E-mail: [email protected] / Linkedin
No Comments

Sorry, the comment form is closed at this time.